Aujourd’hui, beaucoup d’organisations continuent à concevoir leur communication comme une addition de supports : une plaquette imprimée, quelques posts sur les réseaux sociaux, un communiqué de presse envoyé à la hâte. Résultat : les messages se superposent, se contredisent parfois, et peinent à convaincre.
Le problème n’est pas un manque d’idées. Il est structurel. La communication souffre souvent d’un défaut de pilotage. Sans gestion de projet rigoureuse, elle devient réactive au lieu d’être stratégique, éclatée plutôt qu’unifiée. À l’inverse, une communication pensée comme un projet global, coordonné et suivi dans le temps, gagne en lisibilité, en crédibilité et en impact.
La gestion de projet : sortir de la logique de patchwork
Réduire la gestion de projet à un planning ou à une to-do-list serait une erreur. En communication, elle est avant tout un cadre de pensée qui empêche la dérive la plus fréquente : celle du patchwork.
La tentation du « faire pour faire »
Trop d’équipes cèdent à la pression de la production. On publie parce qu’il « faut être présent », on imprime parce qu’il « faut un support pour le salon ». Ce réflexe de l’urgence produit une communication fragmentée, qui change de ton et de direction au gré des interlocuteurs.
Une colonne vertébrale stratégique
La gestion de projet permet d’imposer un fil conducteur : quels objectifs poursuivre, quels messages défendre, comment assurer une continuité entre les supports. Elle transforme la production en une architecture cohérente, où chaque action a un sens et contribue à un récit global.
La cohérence :
le critère sous-estimé de l’efficacité
On évalue trop souvent la communication à l’aune de la créativité ou de la visibilité immédiate. Pourtant, la vraie valeur se joue ailleurs : dans la cohérence perçue.
Une marque dont le ton oscille entre le formel et le familier, dont l’identité visuelle varie d’un support à l’autre, ou dont les messages se contredisent, perd immédiatement en crédibilité. Le public repère ces dissonances, même inconsciemment. Et une fois la confiance fissurée, l’impact de la communication chute.
La gestion de projet agit ici comme une garantie de cohérence : elle impose une rigueur éditoriale et visuelle, elle aligne les parties prenantes, elle veille à ce que l’ensemble tienne debout.
Un pilotage critique : protéger la marque de ses propres incohérences
La communication n’échoue pas seulement par manque de créativité, mais par excès de dispersion. Chaque direction veut son support, chaque service lance son initiative, chaque agence produit son interprétation. Le chef de projet communication, armé d’une méthodologie, a le devoir de dire non, de prioriser, de refuser ce qui affaiblit le message global.
C’est un rôle critique, parfois inconfortable : rappeler les objectifs, éliminer les actions qui diluent la stratégie, exiger un alignement des livrables. Mais c’est précisément cette exigence qui protège la cohérence de la marque.
Cohérence et efficacité : un cercle vertueux
Une communication cohérente ne se contente pas de faire joli. Elle construit un capital de confiance. Le public comprend le message, l’intègre et le reconnaît d’un support à l’autre. Cette continuité favorise la mémorisation et l’adhésion.
La gestion de projet en communication n’est donc pas une contrainte bureaucratique. Elle est un investissement stratégique :
- Elle réduit le gaspillage de ressources (temps, budget, énergie).
- Elle maximise l’impact de chaque action en la reliant aux autres.
- Elle installe une image stable, durable et crédible.
Communiquer sans gestion de projet, c’est comme construire une maison sans plan : on peut ériger des murs, mais l’ensemble restera bancal. La cohérence n’est pas une option : c’est la condition d’existence d’une communication efficace.
Aujourd’hui, dans un contexte de sur-sollicitation permanente, le public ne pardonne plus l’incohérence. Les organisations qui négligent le pilotage stratégique finissent par brouiller leur image et perdre en légitimité. À l’inverse, celles qui adoptent une véritable gestion de projet transforment leurs actions en un discours clair, cohérent et durable.
La créativité attire l’attention. La cohérence, portée par la gestion de projet, construit la confiance.
